Le Hoche Café, c’est toujours un endroit winner, que ce soit pour lire un Camus par un après-midi pluvieux, pour rédiger un compte-rendu à remettre d’ici 3 heures (fin de session, je te hais) ou pour échanger autour d’un bon café. Je m’y suis d’ailleurs entretenue un matin avec Carolane Stratis, la cofondatrice (super impliquée dans tout) de Ton Petit Look. Sa sœur jumelle, Josiane, n’a malheureusement pas pu y être puisqu’elle était de passage à Natashquan.
Explique-nous en quelques mots ce qu’est Ton Petit Look.
Ça existe depuis novembre 2010, on a eu l’idée en allant à Osheaga. On était un peu sur le party et on niaisait en disant : « Aujourd’hui, à ton Petit Linge! » Après ça, pendant la semaine de la mode de Montréal, Ton Petit Look a été lancé. On a vite été rattrapées par notre succès. À l’époque, personne n’avait un regard critique sur la mode. Tout le monde parlait de la même affaire, de manière plus journalistique, alors que nous on écrivait plus à l’oral. D’ailleurs, on parle pas juste de mode parce qu’en fait, la mode est un bon vecteur où on peut jaser de féminisme, de confiance en soi, de maladies mentales, de plein d’autres choses. Aussi, on a toujours voulu que ça devienne notre métier parce qu’à chaque fois que Josiane pis moi, on passait des auditions pour une job dans ce milieu-là, on nous disait : « Vous êtes super bonnes, mais vous êtes pas assez cute ». Donc, on a décidé de lancer nos affaires pis on est tombées enceintes toutes les deux en 2012, et en 2013, on a accouché. Ç’a pas mal été le point tournant où on voulait vivre de notre projet.
Crédit photo : Ton Petit Look
D’où vient votre passion pour la mode et le life style?
Quand on était petites, on avait un jeu de designer de Fisher Price, c’était des pochoirs pis ensuite tu les remplissais. On a appris à coudre vraiment tôt, vers 5-6 ans. On n’a jamais été excellentes en couture, mais tsé on se débrouillait. Pis quand j’ai commencé le cégep, j’étais en sciences humaines pis j’haïssais ça. Josiane et moi, on s’est inscrites au Cégep Marie-Victorin, Josiane a fait commercialisation de la mode, moi j’ai fait design de mode. Ensuite, quand on a fini, Josiane est allée à l’université en communication, pis moi j’étais acheteuse pour un magasin de snowboards, après dans un magasin de ski. Ensuite, j’suis allée en gestion industrielle à l’université pour apprendre la production, l’import-export des vêtements, bref tout ce que les gens trouvent plate habituellement. Mais bref, la mode, ça nous a toujours intéressées. En fait, Josiane et moi, on a toujours été passionnées par toute, c’est pas mal une qualité pis un défaut, on a plusieurs passions. Là, je suis dans un trip camping! (rires)
Mais, on se bat encore parce qu’il y a des gens qui pensent que la mode, c’est futile. Par exemple, on revient d’une fin de semaine d’Osheaga, y’a plein de gens qui se placent intellectuellement supérieurs parce qu’eux, ils aiment mieux la musique que l’habillement. Mais tsé, chaque jour, les gens décident comment ils s’habillent, c’est pas vrai que les gens pigent leur linge dans le garde-robe. Oui ils le font, mais n’empêche qu’ils l’ont choisi.
Quels créateurs québécois avez-vous le plus hâte d’aller rencontrer lors de La Grande Fabrique?
Chez Figue : C’est des mélanges d’épices pour faire ta vodka aromatisée, moi je bois pas d’alcool mais Josiane oui, et c’est le genre de truc qu’elle aime faire.
La pincée : Josiane et moi, on est les plus grandes fans de sel du monde.
Kid’s Stuff – Trucs d’enfants : C’est une compagnie incroyablement belle. Ils font des vêtements pour enfants minimalistes et non genrés.
Little Yogi : Ils font des pantalons évolutifs pour enfants.
Lost & Faune, Miss Cocotte, Elle Blackburn : Ces temps-ci j’suis vraiment dans une phase bijoux!
Y’a des designers que je connais pas, mais c’est justement une belle occasion qu’est La Grande Fabrique pour faire de belles découvertes.
En quoi est-ce important pour vous d’acheter des produits locaux et écoresponsables?
C’est vraiment important d’encourager les gens d’ici, pis même si on se fait donner des morceaux de vêtements, des accessoires, on aime dépenser aussi notre argent pour acheter leurs produits. Aussi, dans Ton Petit Look, on essaie d’amener les gens à faire des choix responsables, pis on est conscientes des contraintes. Par exemple, une nouvelle maman peut pas s’habiller uniquement en mode locale, comme un étudiant.
À quels ateliers et démonstrations artistiques comptes-tu assister?
Je ne sais pas encore, mais il y a l’atelier de poterie qui m’intéresserait, sinon la fabrication de chandails Tie Dye et la fabrication de fanions.
Qu’est-ce que ça représente pour vous d’être ambassadrices pour cet événement?
On aime beaucoup promouvoir les designers et les compagnies locales, donc ça représente énormément pour nous. Aussi, on aime s’impliquer dans divers projets, c’est cool de voir que les gens ont assez confiance en nous pour qu’on soit ambassadrices.
À quoi une personne qui n’est jamais allée à La Grande Fabrique devrait-elle s’attendre?
À un environnement festif et à une foule de produits. Pis un événement comme La Grande Fabrique, ça contribue énormément à l’appartenance du quartier et à la découverte des designers, parce qu’ils ne peuvent pas tous se permettre d’avoir un local à eux. Y’en a beaucoup qui font ça dans leur appartement. Et en plus de faire rencontrer les designers à la population, ça leur permet de se rencontrer entre eux.
La Grande Fabrique en 3 mots?
Local, festif et éthique.
Qu’est-ce qu’on retrouve dans Hochelaga qu’on ne retrouve pas ailleurs?
Puisqu’il y a une grosse mixité sociale et que c’est encore un endroit où les loyers sont abordables, ça permet justement de lancer un projet pis de le peaufiner. Et y’a vraiment des nice boutiques et créateurs dans Hochelaga, et qui réussissent bien, comme Bigarade.
D’ailleurs, quand j’habitais dans Centre-Sud, pas loin d’Hochelaga, toutes les fois où je devais acheter des choses ou si j’allais déjeuner, c’était dans Hochelaga. C’est un beau quartier. Pis si on n’avait pas trouvé notre condo dans Villeray, mon chum et moi, on habiterait ici.
Carolane et sa sœur jumelle Josiane seront présentes lors de la Grande Fabrique qui aura lieu les 19 et 20 août.
Moi aussi j’y serai. Pis une foule de belles personnes.
Pis toi aussi, hein? Oui oui, à bientôt!
Crédit photo : Mélanie Dusseault, www.melaniedusseault.com
Crédit photo : Anne-Marie Brien
PRÉSENTATION DE MEGGIE DESCHAMBAULT, Contemplatrice des p’tites choses d’Hochelaga
https://www.instagram.com/magouille_md/
Un jour, faute de papier à ma disposition et bouffée par le stress, j’ai juste crié « je t’aime » à mon kick. Littéralement. Et ce, dans la piscine à vagues de Bromont.
C’est à partir de ce moment, à 13 ans, que j’ai réalisé que je ne ferai jamais carrière comme oratrice. Tant mieux, parce que ce dans quoi j’étais vraiment à l’aise, c’était dans la rédaction. Aujourd’hui, dès que j’ai des palpitations pour un autre humain, une quelconque anecdote ou un bout d’histoire en tête, j’écris. C’est la même chose si je dois parler à quelqu’un sur un sujet important. Sinon, sans préparation, ça sort complètement tout croche de ma bouche, comme le démontrait parfaitement ma déclaration d’amour (by the way, j’ai jamais eu de nouvelles de toi, Jeffrey, mais c’est correct, j’te pardonne).
Depuis un an et demi, j’emprunte les rues et ruelles d’Hochelaga, certaines plus banales, à la découverte de télévisions échouées, de graffitis féministes, de conversations Not Safe for Work, etc. La timide extravertie que je suis déniche toujours quelque chose de nouveau, d’inspirant et parfois, d’un peu trash qui pimente mes écrits. Une anecdote n’attend pas l’autre, et j’ai bien hâte de vous en faire part!