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Le street art dans les ruelles d’Hochelaga

Le premier dimanche d’octobre, un ciel bleu-frais-bouteille-de-Downy tapissait Hochelaga. C’était une parfaite journée pour marcher et pour partir à l’exploration de ses ruelles. À 13h, j’ai rejoint un ami au parc Morgan auquel j’avais donné rendez-vous la veille. Exploit pour moi, j’étais à l’heure au point de rencontre. Bon ok presque, j’avais uniquement 2 minutes de retard, ce qui n’était pas grand-chose comparativement à notre dernière rencontre où je m’étais pointée une heure en retard (j’pensais avoir dit 16h et non 15h… oupelaye)

Donc, on est parti déambuler dans les ruelles d’Hochelaga à la recherche de graffitis et de tags. Nous avons arpenté les ruelles en bas et en haut d’Ontario, entre Pie-IX et Préfontaine, pendant un peu plus de 2 heures.

Certains nous ont davantage marqués, certains moins. D’ailleurs, on a délaissé les plus tape-à-l’œil sur les grosses artères. On vous propose donc nos coups de cœur, ceux qui nous ont le plus fascinés, interpelés.

Les premiers qui nous ont marqués, et qui sont apparus à répétition sur le trottoir, ce sont les fameux piments (qui représentent la signature même de l’artiste). Cute au boutte! On aime la simplicité du graffiti et son esthétisme.

Toujours dans la section du bas d’Ontario, davantage dans le coin Darling, on a vu une série de graffitis faits à partir d’un matériau assez original, merci : des cure-pipes. Ce sont des phrases inscrites sur des clôtures, elles sont parfois tirées de titres de livres (Où cours-tu, ne sais-tu donc pas que le ciel est en toi), de chansons (T’es tellement tellement tellement belle) ou de citations d’artistes (Devant un monde qui nous désespère parfois, il est bon de cultiver cet émerveillement, de François Gremaud, metteur en scène). Quelle ingéniosité! Vraiment, que de travailler avec un matériau qui sert à la base d’objet de bricolage pour les enfants. Ça rajoute de la candeur et de la gaieté dans les ruelles qui peuvent sembler ternes à première vue.  

Ensuite, en haut d’Ontario, on a trouvé un pouf abandonné sur lequel était inscrit de manière calligraphique : « Espèce de pouf ». L’artiste (Garbage Beauty) est très populaire pour ses tags sur les objets abandonnés dans les rues et ruelles, surtout à la suite de déménagements. C’est en très peu de mots qu’il peut amener les passants à réfléchir. Par exemple, sur son profil Instagram, on retrouve une photo d’un fauteuil en cuir tout délabré sur lequel on peut lire : « Stand up », un message très fort. (@garbagebeauty)

Puis, à deux reprises, on a aperçu la jeune fille de couleur pastel sur les murs. Ce sont des dessins reconnus comme étant féministes (@littlestarchild).

En tout, on a pris en photo une trentaine de tags et de graffs, en délaissant les grosses murales. Certains ont un message fort, certains sont pleins de haine, certains déconcertent, et d’autres laissent un sourire en coin. Je les aime bien ceux-là.

Le street art, c’est vraiment quelque chose de complexe. Il y a des règles entre les artistes, des non-dits, des signes de respect, des codes que je ne connaissais pas avant de partir à l’exploration, que mon ami m’a fait comprendre.

Je vous invite à aller faire un tour sur un compte Instagram super chouette qui met de l’avant les tags et les graffs dans Hochelaga (@hochelagastreetart). Et aussi, ben surtout en fait, avant qu’il fasse frette pour de vrai, marchez dans les ruelles, allez explorer un peu, voyez ce que réservent ces endroits délaissés. C’est bourré de trésors!

Oh dernière chose, le tag ACAB, ça veut dire All Cops Are Beautiful. Y’a aussi la version pas fine où on change le Beautiful pour un mot pas fin pantoute (si tu vois ce que je veux dire). Mais nous autres, on préfère de loin la jolie version.


Crédit photo : Anne-Marie Brien

PRÉSENTATION DE MEGGIE DESCHAMBAULT, Contemplatrice des p’tites choses d’Hochelaga

https://www.instagram.com/magouille_md/

Un jour, faute de papier à ma disposition et bouffée par le stress, j’ai juste crié « je t’aime » à mon kick. Littéralement. Et ce, dans la piscine à vagues de Bromont.

C’est à partir de ce moment, à 13 ans, que j’ai réalisé que je ne ferai jamais carrière comme oratrice. Tant mieux, parce que ce dans quoi j’étais vraiment à l’aise, c’était dans la rédaction. Aujourd’hui, dès que j’ai des palpitations pour un autre humain, une quelconque anecdote ou un bout d’histoire en tête, j’écris. C’est la même chose si je dois parler à quelqu’un sur un sujet important. Sinon, sans préparation, ça sort complètement tout croche de ma bouche, comme le démontrait parfaitement ma déclaration d’amour (by the way, j’ai jamais eu de nouvelles de toi, Jeffrey, mais c’est correct, j’te pardonne).

Depuis un an et demi, j’emprunte les rues et ruelles d’Hochelaga, certaines plus banales, à la découverte de télévisions échouées, de graffitis féministes, de conversations Not Safe for Work, etc. La timide extravertie que je suis déniche toujours quelque chose de nouveau, d’inspirant et parfois, d’un peu trash qui pimente mes écrits. Une anecdote n’attend pas l’autre, et j’ai bien hâte de vous en faire part!