Nous avons eu beaucoup d’amour pour notre Hochelaga adoré, il a été difficile de départager les nombreux textes reçus.
Devant l’engouement et la participation de la population, en plus des 3 gagnants nous avons sélectionnés 3 coups de cœur.
Nous vous dévoilons un texte par jour en commençant aujourd’hui mercredi 1er mars. les textes suivants seront ajoutés le 2 et 3 mars. Les gagnants, ainsi que les textes vous seront présentés durant la semaine prochaine.
Nous remercions la participation et surtout la passion démontrées pour notre formidable quartier. On l’aime d’amour notre Hochelaga!
Notre 1er coup de cœur
Pascal Léveillé, habitant et amoureux Hochelaga depuis 4.5 ans
Même si je ne suis pas né et que je n’ai pas grandi dans Hochelaga, en m’y établissant, je suis rentré chez nous.
Je parcours le parc linéaire de l’ancienne antenne Longue-Pointe et j’imagine mon père René jouer à la balle sur la track.
Je longe le CCSE Maisonneuve et j’imagine ma grand-mère Gilberte y faire ses emplettes, avec elle, ma tante Suzanne espérant se faire offrir une Coffee Crisp.
Je passe devant le CHSLD Providence Notre-Dame de Lourdes et j’imagine mon grand-père Henri en sortir après un long shift à l’hôpital.
J’emprunte la rue Aylwin et j’imagine cette famille de huit, les Léveillé, habiter un logement bien trop petit pour elle.
Plus qu’une rue, qu’un quartier ou qu’une bourgade iroquoienne, et assurément bien plus qu’une paire d’Adidas, Hochelaga, c’est mon histoire, c’est d’où je viens. Et c’est le seul endroit où je réussis à me sentir vraiment chez nous.
Notre 2er coup de cœur
Marie-Michèle Tremblay, habitante et amoureuse d’Hochelaga depuis 1 an
J’ai cherché très longtemps le sujet de mon texte puisqu’Hochelaga, je l’aime de partout, avec tous ses petits plis de travers. J’ai donc décidé de vous parler de moi: Je suis une banlieusarde, une vraie. En fait, j’étais. Puis, j’ai aménagé ici, à Hochelaga, pour rejoindre mon homme. Et c’est ainsi que…
Je suis, depuis, une fervente amoureuse de mon quartier.
Je suis la fatigante qui dit toujours “dans mon Hochelaga […]”.
Je suis une belle-maman qui élève sa puce en lui faisant découvrir les belles différences de notre quartier, même si nombreux sont ceux qui tentent de les étouffer.
Je suis une fiancée qui prend des marches le dimanche avec son copain pour découvrir de nouveaux trésors.
Je suis une habitante qui va explorer les nouveaux commerces pour les encourager. Je suis une entrepreneure qui développe la Sainte-Catherine.
Je suis une travailleuse qui prend un chemin différent chaque jour pour immortaliser de nouvelles beautés cachées le temps d’une photo.
Je suis une humaine qui connait nos oubliés et qui en prend soin comme elle le peut.
Je suis aussi une amie qui aide à temps-partiel les autres commerçants avec mes aptitudes professionnelles.
Bref, je suis une amoureuse d’Hochelaga qui donne chaque parcelle d’elle-même pour ce qui est un tout, un nous, un éternel recommencement en mouvement. Je suis celle qui aime tellement qu’elle donne envie aux autres de vibrer au rythme de ce que trop qualifient de “quartier de misère” sans en connaitre le charisme. C’est ça, mon Hochelaga.
Notre 3e coup de cœur
Carole Facal, habitante et amoureuse d’Hochelaga depuis 5 ans
Le Jardinier
Il y a 15 ans, je faisais l’achat d’un dépanneur désaffecté, le Marché Lemay.
Selon les anciens de la rue, il connut des années fastes. Fraîchement débarquée dans le quartier, j’étais prête à tout pour bâtir mon havre dans Hochelaga, y compris à défricher à mains nues mon terrain – un carré de mauvaises herbes encadré d’une clôture « frost ».
Moi, ma motivation et ma pelle, on s’est mis au travail. Jour après jour, je suais. Je songeais aux premiers colons d’Amérique. Des fois, je pleurais.
« Qu’est-c’est que tu fais-là, fille? »
C’était Richard, mon voisin. 70 ans, un vrai « born & raised ». On ne se connaissait pas encore, mais il était venu pour m’aider. Il n’avait pas de cour. On a défriché ensemble.
Depuis 15 ans, Richard cultive son potager dans mon jardin. On désherbe, on jase. On commence à bien se connaître. Il me dit souvent: « T’as gagné ton paradis, fille, quand tu m’as donné mon coin de terre ».
Merci, Richard.